#Histoire

Tuer, j'ai été créé pour ça et je l’ai fait !
Hybrides puis humain, j'ai fait couler du sang.
Créer 20 ans avant la guerre, j'ai été dès mon enfance, entraîné à tuer. Mon futur maître était de l'armée et voulait, non pas un toutou de compagnie, mais une machine à tuer, ce que j'ai été. Dès que je tenais sur mes jambes, l’on m’apprit à me battre à main nu. Sans arme, je devais savoir non pas me défendre, mais gagner.

Les défaites équivalaient à une punition. Seule la victoire comptait. Mon maître, dès mes 10 ans, commença à me rendre visite. Il m’apporta cadeaux, bonbons, chocolats. Des choses qui ne m'étaient pas inaccessibles dans mon centre, des choses que je me mis à chérir. Dans mon dur entraînement, ce fut le seul à m’apporter de la douceur, de l’amour. Cet amour, je me suis mis à le chérir, à doubler mes efforts pour les mériter. Si j’avais su la suite, je n’aurais pas fait autant d’effort.

Arriva mes 14 ans et une grande nouvelle que m’annonça mon maître, j’aurais droit à passer à l’étape supérieure. J’allais changer d’arme. De mes poings, ma nouvelle arme serait une arme à feu. Avec lui, j’allais pouvoir apprendre à tuer, sans me salir les mains. Á partir de cette année-là, j’allais utiliser des objets pour tuer.

Et quand vinrent mes 18 ans, mon maître me fit sortir du centre afin que je le rejoigne dans l'armée. Je le suivis partout où il allait. Dans la caserne en mission, chez lui en temps de paix. Je n'étais pas là pour les corvées et ne touchai jamais à un balai, mais pour le servir dans les missions… Ou au lit si l’envie l’en prenait. Mais cela ne me dérangeait pas, je l’aimais d’un amour fort. Il m’apaisait de mots doux, de “je ne t’abandonnerais jamais”. Il était gentil avec moi, les bonbons et chocolat étaient mon péché mignon, c'était mon principal cadeau de sa part.

À cette période, le nombre d’hybrides qui se rebellaient se faisait plus nombreux. Mon maître et moi devions les neutraliser, soit par la capture, soit par la mort si la capture était impossible, chose que je fis sans remords.

Et puis la guerre débuta. Pour moi, ce fut une journée qui aurait débuter normalement. Réveille tôt le matin, mais ce qui sonna ne fut pas un réveil, mais une bombe au sein de la caserne. Une explosion qui sonna le début de notre guerre. L’attaque surprise mit le camp dans un état de panique totale. Les gardes n’avaient rien vu…. Car la trahison avait eu lieu de l’intérieur. La surprise passée, nous étions parvenus à nous réorganiser partiellement. Mais aucune contre-attaque n'était possible, la retraite était la meilleure possibilité. Mais alors que la décision fut prise et un plan fait à la hâte, une seconde explosion se fit… Et je fus prise dedans. Chanceuse, mes blessures étaient plus superficielle que mortel, mais j’étais coincé dans des décombres. Regardant mon maître, je le suppliai de m’aider, mais me jetant à peine un regard, il lança à la compagnie :

- on s’en va, il n’y a aucun survivant.

Et il m’abandonna à mon sort. Je ne sais combien de temps, je restai à espérer son retour. Mais ce furent finalement des hybrides qui vinrent à mon secours. Dégageant les décombre, ils m’aidèrent, mais, face à ses rebelles, je ne pus me résoudre à les suivre et je les attaquai. Il fallut 5 hybrides pour me maîtriser… Et quelques coups sur la tête pour m’assommer.

Je me réveillai plus tard, attacher sur un lit, mais soigné. Mes blessures avaient été pansées. Á mes côtés, un autre hybride, qui tricotait tranquillement. Je le reconnus de suite, c’était un des hybrides du camp :

- Traitre, chien galeux !

Relevant la tête de son tricot, il me Souria :

- Enfin réveiller. On t’a déjà dit que tu étais une bête enragée, même sans ton maître ?

- Libérez-moi, votre rébellion de chien galeux sera vite écrasé. Et je vais m’y atteler en t'abattant en premier, sale traître !

Un rire se libéra de sa gorge :

- Et comment ? Tu es toute seule, abandonnée par ton maître. J’ai dû négocier pour qu’on te laisse la vie sauve.

- Et tu aurais dû me laisser mourir, car tu seras le premier de ma liste à crever !

- Je t’ai sauvé, tu veux m'abattre. Ton maître t’abandonne, tu ne lui en veux pas !

Je me préparai à répliquer quand la pièce tomba et le reste de ma phrase s’étrangla dans ma gorge. Je revoyais mon maître me regarder et déclarai, sans certitude :

- Il ne m’a pas abandonné, je… J’en suis sûr. Laisse-moi le retrouver.

Et après d'intenses discussions, je fus autorisé à prouver qu’il ne m’avait pas abandonné. Je partis en compagnie de l’autre hybride à la tombée de la nuit. Retrouver la compagnie ne fut pas difficile. Elle n’était pas partie trop loin et je savais où était le point de renfort. Je m’infiltrais dans le campement et trouvai mon maître qui discutait au coin du feu. Au détour de la discussion, un des membres de la compagnie lui demanda :

- Et ton hybride ne risque pas de te manquer ?

Mon maître éclata d’un fou rire :

- Elle me coûtait principalement cher en confiserie, mais elle était naïve, stupide et était un bon toutou. Elle sera vite remplacée.

Ces paroles détruisirent la confiance que j’avais en lui et, armant mon arme, j’apparus à la vue du groupe. Me voyant, ils prirent leurs armes, mais trop tard, mon arme pointée sur eux, je tirai, abattant mon ancien maître en premier, d’une balle dans le cœur.

L’hybride qui m’accompagnait tira une fusée de détresse. L’assaut des hybrides fut lancé. Le régiment humain fut décimé. Ce fut mon premier fait d’armes dans cette guerre. Le premier sang humain que j’avais fait couler avait été celui de la personne que j’avais aimé et ça n’allait pas être le dernier.

Dès le lendemain, je démontrai mon allégeance à ceux dont je faisais partie ; les hybrides. La trahison de mon maître, le fait que, pour lui, je n’étais qu’un objet jetable, ne m’avait pas brisé. Ça avait, au contraire, démontrer où mon allégeance devait aller. Ce fut une guerre rapide, éclair. 18 longs mois où nous démontrions notre supériorité à nos anciens maîtres. L’avantage d’être esclave est que nous avions été intégrés partout. Nous étions devenus les rouages de leur société.

La guerre finie, il fut l’heure de décider que faire des humains et, après moult débats, il fut décidé de leur rendre la monnaie de leur pièce.

Nous avions été esclaves, ils allaient prendre notre place. Nous allions dorénavant être les maîtres.

De par mon passé, je fus intégré à la première police hybride. De par mon expérience et l’entraînement dont j'avais bénéficié, je devins cheffe instructrice au niveau des armes à feu. Ancienne militaire, je savais tirer et me battre et il fut décidé que j’entraînerais les jeunes recrues, les nouveaux policiers à maintenir l'ordre.

15 ans ont passé. Toujours dans la police, j’ai arrêté d’entraîner les bleus pour endosser le poste d’officier de police. Après une mise à niveau auprès d'un autre officier, je reçu mon poste, incapable de faire autre chose que tuer, mais capable aussi d'enquêter.